Voyage à Rodrigues

Loin de nous l'idée de paraphraser JMG Le Clézio : nous ne sommes partis à Rodrigues, fin janvier, ni pour chercher le trésor de la Buse, ni à la découverte d'un aïeul chercheur de trésor, mais simplement, et plus prosaïquement, pour se reposer ! Que le prix Nobel de littérature 2008 nous pardonne.

L'île Rodrigues compose l'archipel des Mascareignes avec Maurice et La Réunion.

Connaissant ces deux dernières, nous étions intrigués par la "Cendrillon des Mascareignes" comme se plaisent à l'appeler les guides touristiques. Notre voyage, réservé depuis novembre, devait nous faire partir de  Pierrefonds, l'aéroport de Saint Pierre, plus facile d'accès depuis la Villa Mascarine. L'avant-veille de notre départ, l'agence nous appelle : vous partez bien de Saint Pierre mais vous revenez par Saint Denis ! Ah oui ? et on fait comment avec notre voiture en gardiennage à St Pierre ? Bref ,on est finalement passés par St Denis à l'aller et au retour ...

Nous avons donc pris ici le vol le plus cher au monde et le plus court : Réunion-Maurice 220Km en 30' montre en main pour 320,00 € par passager, qui dit mieux ? Surtout que nous n'étions à peine qu'une dizaine dans un Airbus A340 (le plus gros de la famille Airbus en attendant l'A380). Il y avait plus de PNC que de passagers, que le service d'un misérable jus d'orange n'a pas du bien fatiguer.

Arrivé à Plaisance (dont le vrai nom est Aéroport International Sir Seewoosagur Ramgoolam), nous voyons une indication "Transfert". Super ! Ca c'est pour nous. Après avoir poireauté un petit quart d'heure, le préposé nous apprend que non, nous ne sommes pas en transfert : il faut passer l'immigration, la douane, sortir de l'aéroport coté arrivées et re-rentrer à l'étage des départs, repasser l'immigration, la sécurité et tout le toutim : straight forward isn't it ? Nous nous exécutons dans la joie et la bonne humeur.

Passage par le Duty Free : ah non vous n'y avez pas droit ! Rodrigues c'est le territoire mauricien, vous n'avez pas droit au Duty Free quand vous allez en Corse ? Bien c'est pareil. OK.

Après 2 heures d'attente, notre embarquement est annoncé et se déroule en bus. En effet les ATR 72 sont trop au ras du sol (comme les teckels ou comme certains présidents de la République ...) pour que les passerelles puissent y accéder. ATR 72 comme 72 places, une aile haute et 2 turbopropulseurs à hélices. L'avion n'est qu'à moitié rempli. Nous sommes les deux seuls "visages pales".

1h30 plus tard nous survolons un lagon turquoise parsemé d'îlots :

île aux cocos, île aux sables,... Enfin, c'est la terre ferme, pelée, jaunie, rocailleuse, loin du cliché de l'île tropicale. Atterrissage avec un rebond et un travers, bon d'accord ...

Ici pas de bus : tu marches sur le tarmac pour te rendre à l'aérogare, très mignonne d'ailleurs. Ici pas de formalités: on est à 570Km de Maurice (tiens au fait le billet d'avion ne coûte "que" 170 € pour 570Km et 1h30 de vol, cherchez l'erreur ...) et les lois s'appliquent avec ... heu ... un peu plus de "souplesse". Un peu comme les lois de la République Française et leur application à la Réunion, si vous voyez ce que je veux dire ... Bref, nous sortons. Notre chauffeur, charmant et serviable, nous attend : nous sommes ses uniques clients pour le Cotton Bay, situé à l'autre bout de l'île, soit 18 Km ! Il mettra un ceeertaiiiin temps pour nous y amener, ne dépassant jamais le 40Km/h. Il est vrai que les nids de poule de la route, conjugués aux amortisseurs fatigués de son minibus, rendent parfois la tache délicate. Nous avons donc le temps de visiter.

Le paysage nous surprend. Ce que nous avons vu des airs se confirme : c'est pelé, parsemé de cailloux,  un peu comme si le Causse Méjean avait pris ses cliques et ses claques et s'en était allé faire un tour dans l'océan Indien, histoire de voir si l'eau d'un lagon tropical ne calmerait pas ses rhumatismes. Des airs d'Aubrac aussi. Un paradis pour trialiste assurément : on pourrait rejouer ici les "4 jours de l'Aveyron," version australe.

Des cabris, des moutons, des vaches, des zébus paissent tranquillement une herbe rase. Dans les villages, des Rodriguais nous saluent au passage. Et tous arborent un grand sourire en tranche de papaye. Nous ne retrouvons pas ici toute la diversité ethnique qui fait la richesse et la complexité de la Réunion. Nous montons jusqu'au village de Mont Lubin, point culminant routier de l'île (environ 350m) jouxtant le vrai point culminant : le mont Limon et ses 398m. C'est ici le centre de gravité de l'île ou plutôt le carrefour principal. Quasiment toutes les routes se croisent en cet endroit. Puis c'est la plongée vers la Pointe Coton et le Cotton Bay, l'hôtel réputé comme le plus haut de gamme de Rodrigues.

Une boisson d'accueil, un groom qui se charge de nos bagages, ça s'annonce pas mal. Quelques bungalows à un étage plantés au bord d'une longue plage de sable blanc bordée de filaos, lagon turquoise. Mais c'est déjà l'heure du dîner. Vite une douche et direction le restaurant.

Là nous allons déchanter quelque peu. On est loin des standards mauriciens dont nos responsables du tourisme nous rebattent les oreilles. Dans dec' ça n'arrive pas à la cheville de ce que l'on fait à la Villa Mascarine. D'abord c'est buffet, buffet et buffet pour les entrées les plats et les desserts. Nous aurons pratiquement les mêmes tous les soirs. Le service est approximatif, hésitant, lymphatique et ne connaissant visiblement pas les us et coutumes voire simplement les règles de l'hôtellerie.

"Il eu un soir, il eu un matin : 1er jour."

Comments

[Cyrille]

Le cyclone, pour l'instant, il n'a fait que passer à 400Km au nord. Nous n'avons pas eu une goutte de pluie dans l'ouest. Cela dit maintenant il n'avance pratiquement plus, comme s'il cherchait sa route. Nous espérons simplement qu'il n'aura pas l'idée saugrenue de descendre vers nous ...

[Philippe]

Hello,

Pas trop de vent et de pluie ?
Couvrez-vous bien !

Laurence et Philippe

[Cyrille]

La suite, j'y travaille ...
Pour les nids de poule, pour être tout à fait honnête et précis, ils sont plutôt après Mont Lubin sur la route qui mène à la Pointe Coton. Donc Mafrida en allant vers Port Mathurin et Jean Tac tu ne dois pas en avoir.

[mafrida]

l'arrivee à Maurice et le piège de la file Transfert.......... Maintenant on a compris, on fait vite le tour... enfin quand je dis vite... comme nous passons aussi par les "boutiks" sur le parking de l'aeroport pour manger des Doll-pourhi nous n'y trouvons que des avantages LOL

Pour le Duty-free, on a toujours acheté ce qu'on voulait... mais on a jamais demandé non plus si on pouvait ou pas !!!

l'atterrissage à Plaine-Corail... on se demande toujours si l'on ne va finir dans le lagon !! Mais non, l'avion s'arrete et fait demi-tour.

La route de l'Indépendance ou même route de Jean-Paul II (route refaite pour le voyage du pape) comme il y a deja un bout de temps qu'elle est refaite hé bé oui les nids de poule sont revenus... Je suis désolée, je crois que je les sens pas tellement je suis heureuse d'être arrivée...
Le sourire des rodriguais oui toujours présent.

L'hotel... ben j'attends la suite car n'y ayant jamais mis les pieds je n'ai pas de souvenirs.

Merci encore de me plonger dans l'Ile (pas un jour sans que je ne lise vos bloggs à vous tous dans l'ocean Indien)

bref, je n'ai que "La Suite, la Suite" à vous dire